Figures de la Nation
La France a été construite, au fil des siècles, grâce à des hommes et des femmes qui ont eu pour objectif la souveraineté d'une grande nation. Qu'est-ce que la Nation Française ? Philippe de Villiers nous en donne, ici, une bonne description. C'est la Mère Patrie qu'il nous faut aimer.
Dans le même temps, des peuples venus d'ailleurs ont tenté, à diverses reprises, d'envahir ce pays dont ils convoitaient les richesses.
Des hommes et des femmes se sont alors dressés pour bouter l'envahisseur, de quelque origine qu'il soit. Ces personnages charismatiques ont su entraîner leurs concitoyens derrière eux pour les conduire à la victoire, à conserver leur identité.
L'être humain, par définition, est imparfait. Je n'ai retenu, ici, que ce qui a contribué à en faire des «Grands hommes».
En voici quelques uns :
Geneviève de Paris
Elle nous a souvent été présentée pour avoir convaincu Attila et sa horde de Huns de ne pas saccager Paris (La petite histoire). En fait, Attila s'est arrêté aux portes de la cité. Grâce à de ferventes prières, Geneviève est parvenu à lui faire rebrousser chemin, comme nous le relate Philippe de Villiers, ici.
Toutefois, elle a tenu tête aux Francs de Childéric, ravitaillant la ville pendant un siège qui dura dix ans. (ici)
Elle se rallia à Clovis, fils de Childéric, chez qui elle voyait celui qui ferait perdurer la chrétienté, contrairement à la Rome en total déclin.
Elle est morte à l'âge de 89 ans, un an après Clovis.
Reconnue comme protectrice et pour ses actions d'aide aux plus démunis, elle a été canonisée.
Sainte Geneviève est la patronne de Paris, mais aussi de la gendarmerie qui la fête le 3 janvier.
Souhaitons que ce qui appartient à nos racines ne soit pas, une fois de plus, supprimé au nom de la laïcité.
Clovis (ici)
Fils de Childéric et roi des Francs à l'âge de 15 ans, il règne sur ce royaume pendant trente ans. Il pose la première pierre de ce qui deviendra la France. (La petite histoire)
Après le siège de Paris, entamé par son père, qui dura dix ans, il fera de la ville la capitale du royaume, après l'avoir particulièrement étendu.
Tout le monde connaît l'anecdote du vase de Soissons.
Dans son livre «Le mystère Clovis», Philippe de Villiers relate non seulement l'histoire du roi des Francs mais aussi l'importance du personnage (ici) et de son rôle fondateur de notre nation.
Charles Martel
Né à la fin du septième siècle, il est duc des Francs et devient maire du Palais en succédant à son père.
Il travaille, avec succès, à une unification de la Gaule pour en rétablir les Francs comme maîtres incontestés. (ici)
On le connaît pour «avoir repoussé les Arabes à Poitiers en 732», alors qu'ils étaient en route pour conquérir la ville de Tours, «la ville sainte de la Gaule».
Il ne s'arrête pas là. Il pourchasse les envahisseurs (établis dans la Gaule narbonnaise depuis 720, après avoir commencé leur conquête de l'Ibérie en 711) jusque dans le Languedoc. Il les chasse d'Agde, Béziers et Maguelone, sans toutefois parvenir à les déloger de Narbonne. Il reprend Avignon à son frère Childebrand.
Il étend le royaume vers l'est en prenant le contrôle de la Bavière, de l'Alémanie et de la Frise.
Fondateur de la Francie et de l'ordre féodal, il partagera son royaume entre ses deux fils, Carloman et Pépin. (La petite histoire)
Louis IX
Très connu sous le nom de Saint-Louis (La petite histoire), beaucoup moins sous celui de Prud'homme, ce roi chrétien est aussi un grand réformateur des institutions. Il se rallie la fidélité de la noblesse et met fins aux guerres féodales.
On a tous en tête cette image le représentant assis sous un grand chêne pour rendre la justice.
Cette autre image, aussi, où il lave les pieds (acte particulièrement pieux initié par Jésus Christ) des lépreux.
Il étend le royaume par des mariages et traités, notamment avec Charles III d'Angleterre. Il met ainsi fin au conflit entre Capétiens et Plantagenêts.
Il fait construire un port à Aigues Mortes, d'où il s'embarque pour une croisade en Terre Sainte, pour respecter un vœu. Fait prisonnier, puis libéré, il ne rentre en France qu'un an après le décès de sa mère.
Il ne revient pas de sa deuxième croisade. Il périt de la peste, à Tunis, en 1270.
Roi très pieux, mort en croisade, cela lui ouvre la voie vers la canonisation.
Jeanne d'Arc
Née à Domrémy en 1412, d'une famille de paysans aisés, Jeanne Darc se met en route pour bouter l'Anglais hors de France, à l'âge de 17 ans. Quatre ans plus tôt, elle avait eu l'apparition d'un archange (Saint Michel) et de deux saintes (Marguerite et Catherine) qui lui en avaient donné l'ordre, ainsi que de restituer son trône au dauphin Charles, futur Charles VII. Son père, Charles VI, dit Le Fou, l'avait, en effet, déshérité au profit du roi d'Angleterre.
Très pieuse, Jeanne la Pucelle (c'est le nom qu'elle choisit) est convaincue de combattre les Anglais avec l'aide de Dieu. Elle y parvient très bien et progresse de victoire en victoire à la tête d'armées galvanisées par cette jeune fille pour le moins très atypique.
Elle conduit Charles à Reims où il reçoit son sacre. La famille de Jeanne est anoblie et son nom devient d'Arc.
Dès lors, il se désintéresse de celle qui lui a rendu son trône. Son armée dissoute, Jeanne n'a plus de soutien et doit en reconstituer une avec l'aide de chevaliers fidèles, en recrutant des mercenaires.
A Compiègne, elle est faite prisonnière par Jean de Luxembourg, Bourguignon allié des Anglais. Vendue à ces derniers, pour 10 000 livres, elle est transférée à Rouen où l'évêque Cauchon veut la juger pour hérésie. Condamnée, elle est brûlée le 30 mai 1431. L'Église déclarera nulle sa condamnation en 1456. Béatifiée en 1909, Jeanne est canonisée en 1920.
Quelle que soit son inspiration, cette jeune fille a donné sa vie pour sa patrie. Elle n'a jamais renié ses convictions, sa foi, malgré les mauvais traitements subis — violences physiques, viol — pendant son incarcération précédant son exécution. (La petite histoire)
Un exemple, comme tant d'autres plus anonymes, de lutte sans faille pour la souveraineté de notre nation.
Louis XI
Son règne débute en 1461, alors qu'il est âgé de 38 ans. (La petite histoire)
En 22 ans, ce fils de Charles VII fait gagner à la France un nombre important de territoires, donnant au royaume une superficie proche de celle de notre métropole aujourd'hui.
Il est un grand bâtisseur du pays, créant ainsi une nation d'importance après s'être débarrassé de divers rivaux, notamment Charles le Téméraire, dernier duc de Bourgogne, mort en 1477.
Ainsi, il a terminé la mission de Jeanne d'Arc, en délivrant le territoire d'un puissant allié des Anglais.
Louis XI modernise le pays : il crée le Relais de poste, promeut l'imprimerie. Il réorganise l'Armée en remplaçant la milice des archers par une infanterie permanente.
Toutefois, les impôts ont triplé au cours de son règne. Nos dirigeants de ces dernières décennies s'en seraient-ils inspirés ? Pas tout à fait, semble-t-il, car le pays n'a pas prospéré, bien au contraire.
Louis XIV
Son règne est le plus long de l'histoire de France et même de l'Europe. (La petite histoire)
Roi à moins de 5 ans, en 1643, ce n'est qu'à l'âge de 13 ans qu'il est affranchi de la régence conduite par sa mère — Anne d'Autriche, fille du roi Philippe III d'Espagne — tout ce temps. Il meurt en 1715, âgé de 77 ans.
Traumatisé par la Fronde pendant son enfance, il s'installe à Versailles, loin d'un Paris dont il craint que les rues étroites puissent le prendre au piège, en cas d'une nouvelle insurrection.
Il y regroupe sa cour, ce qui lui permet de garder un œil sur la grande majorité de la noblesse.
A l'inverse de Louis XI, ce monarque est très dispendieux. Il aime le luxe et ne lésine pas sur le nombre et la valeur des présents offerts à ses maîtresses.
C'est sous son règne que la monarchie devient de droit divin.
Il procède à une grande réorganisation administrative qui permet une meilleure répartition de la fiscalité. Il crée le Code Louis pour stabiliser la procédure civile, l'Ordonnance criminelle, l'Ordonnance sur le fait des eaux et forêts, l'Édit sur les classes de la marine, l'Ordonnance de commerce...
C'est l'Armée, aussi, qu'il réorganise, grâce à l'aide de Le Tellier, puis du fils de ce dernier ; la protection de divers points stratégiques ainsi que certaines techniques d'assaut de fortifications, grâce à Vauban.
On lui doit, évidemment, le château de Versailles, celui de Marly, le Grand Trianon, les Champs Élysées, le Pont Royal, les Invalides, l'Observatoire, la place Vendôme, la place des Victoires...
Cette période verra s'épanouir les arts, mais aussi le théâtre dont il affectionne particulièrement les représentations. Il y tient même, parfois, un rôle.
Il a conservé, voire agrandi, le royaume par des guerres qui ont beaucoup coûté au pays dont les finances ont été, très souvent, mises à mal.
La Nation, sous ce règne, a rayonné sur l'Europe.
Charles De Gaulle
Capitaine d'infanterie pendant la première guerre mondiale, il est nommé général, en mai 1940, peu de temps avant la capitulation de Pétain.
Ni les politiciens, ni l'État Major, ne suivent d'abord ses recommandations sur la nécessité de constituer des corps de l'arme blindée, dans son rapport Avènement de la force mécanique.
Le commandement se décide, début mai 1940, à constituer une armée de plus de 360 blindés sous son commandement...un peu trop tard.
Il refuse l'armistice signé par Pétain et, de Londres où il s'est retranché quelques jours plus tôt, il lance un appel à la résistance (ici).
Dès lors, il organise les Forces Françaises Libres (FFL), se déplaçant entre Londres et Alger que les Allemands n'envahiront pas.
D'Afrique du nord, il fait organiser les réseaux de la Résistance, sous la direction de deux chefs suprêmes : Pierre Brossolette et Jean Moulin, à qui il confie la mission de constituer le Conseil National de la Résistance (CNR). Faits prisonniers, le premier se suicidera au siège de la Gestapo de Lyon. Le second mourra lors d'un transfert.
Malgré les plans du gouvernement américain, le général De Gaulle entre dans Paris avec le général Leclerc et sa 2me Division blindée, le 25 août 1944, une semaine après l'insurrection lancée par les FFI. C'est l'occasion d'un discours mémorable (ici).
Chef du gouvernement provisoire, il réorganise le pays libéré et met en place des élections pour ce qui sera la IV° République et se retire.
En 1958, il prend le pouvoir, lance un référendum pour l'adoption de la constitution de la V° République. Il s'attèle à la décolonisation et met un terme à la guerre d'Algérie, pays qui acquiert son indépendance.
Réélu a la fin de son septennat, en 1965, il décide de libérer la France du carcan de l'OTAN pour lui éviter d'être entraînée dans un conflit déclenché par les Américains. (ici).
Il se démet de ses fonctions, le 28 avril 1969, à l'issue d'un référendum sur une réforme constitutionnelle dont le résultat n'a pas été favorable à ses projets.
Cet homme avait une conviction patriotique peu égalée. Il a fait recouvré à la France sa liberté et son honneur. Puis, chef de l'État, il l'a hissée et maintenue à une place de troisième puissance mondiale. Il a su conserver de bons rapports avec tous les pays étrangers, grâce à la pratique de la diplomatie qui est toujours préférable au conflit, surtout lorsqu'il est armé.
Il lui a été reproché une certaine mégalomanie de par sa volonté de conserver à la France sa Grandeur.
Pendant la campagne présidentielle de 1965, son affirmation «Moi ou le chaos» a apporté de l'eau au moulin de ses détracteurs quant à son orgueil.
Pourtant, plus de 50 ans plus tard, cela se vérifie et ce n'est qu'un début.
Charles De Gaulle : visionnaire ?
Les FFI
Les Forces Française Intérieures, ce sont tous ces hommes et toutes ces femmes qui ont constitué la Résistance.
Il y a eu ceux de la première heure, puis ceux d'après (le pacte germano-soviétique a été rompu par l'invasion de l'URSS par les troupes allemandes, le 22 juin 1941).
Ces Français, de tous bords politiques, de toutes confessions ou bien athées, sont animés par la même foi : la souveraineté de leur nation.
Ils affrontent tous les dangers, dans la clandestinité, retranchés dans un maquis ou noyés dans la masse des grandes villes. Ils sont constamment sur leurs gardes car, hélas ! bien des Français se sont ralliés à l'occupant.
Ils sont nombreux à y laisser leur vie, fauchés par les tirs ennemis ou bien après avoir été torturés dans les caves monstrueuses de la Gestapo.
Notre dette envers eux est incommensurable. Leur nom donné à une rue, une place, une avenue... bien que signe de reconnaissance, n'y suffit pas.
Le meilleur remerciement à réitérer, aujourd'hui, est de ne pas les oublier, individuellement pour ceux qui ont été honorés, collectivement pour tous les anonymes.
Merci de m'avoir permis de naître en Français libre !